Et voici que nous nous mettons en route, nous les paysans, les rustauds, les campagnards. Nous nous rendons à la Ville, car c’est la Ville qui permet la jonction entre les deux mondes : le monde des Dieux, de la puissance divine de la nature, et le monde des Hommes, leur habitat. Il y a bien des siècles déjà, c’était Paris qui était la Ville, c’était Paris dont les halles se remplissaient au petit matin de tout ce que la campagne française produisait pour elle, alors que les charrettes payaient l’octroi et passaient l’enceinte de Philippe-Auguste. Sur les marchés, nous retissons chaque semaine le lien qui lie la Campagne à la Ville, un lien de vie qui nous rappelle à tous combien nos destins de ruraux et d’urbains sont indissociables.